Quinze jours sur un petit nuage
On a beau voir des choses folles tous les jours, ce qui me manque crucialement, ce sont mes proches. Bien que je fasse avec, et que ça ne m’empêche pas de profiter. Mais, lorsque le frère de Baptou, Clovis, et sa copine Marion, ont décidé de venir nous rejoindre, ma joie était énorme. Des proches vont venir passer du temps avec nous. À ce moment-là, peu importe ce qu’on allait faire, je savais que je l’allais apprécier, vu que j’étais avec eux. Et bien, je n’ai pas été déçue du voyage, non seulement, on a fait énormément de choses, mais en plus, voir l’étonnement, la surprise et le bonheur dans leurs yeux, ça, ça n’a pas de prix.
La jolie Cordoba
Ils ont atterri dans la ville de Cordoba. Cette ville est superbe. Entre rues piétonnes, parcs, musées ou bars, il y a de quoi visiter. On marchait à peu près 10 km par jour, sous un soleil de plomb dans une ville sans air, mais on était bien. On était ensemble, à l’autre bout du monde. Cette sensation est folle. À Cordoba, on a fêté le nouvel an comme il se doit. Un apéro à la maison et la suite de la soirée dans un bar cubain. Salsa, reggaeton, cumbia, tout est là pour que je sois la plus heureuse.
On a dansé toute la nuit. Ce qui était surtout super, c’est qu’il y avait toutes générations confondues, du petit-fils au grand-père, tout le monde était présent. L’Argentine ressemble à l’Espagne dans ce sens-là. Les terrasses sont pleines, pleines de toutes les générations. À 17 heures, on boit une bière alors qu’à coté de nous, 3 retraités boivent un café. Les gens sortent leur chaise devant la fenêtre pour regarder la vie. Ce que j’adore dans l’Espagne, je le retrouve ici. Bref, Cordoba, entre visites et coups à boire, on a savouré.
Un mariage théâtral
Clovis et Marion nous ont présenté leurs amis, Yannick et Dario. Dès la première rencontre, j’ai su que ça allait être chouette. Yannick aime Celine Dion et Dario trouve que je ressemble à sa sœur. C’est de bonne augure tout ça. Dario est argentin et Yannick français. Ils se sont mariés, il y a deux ans, en France. Maintenant, ils sont venus fêter ça, avec la famille en Argentine.
Nous étions donc conviés au mariage. Sans savoir à quoi s’attendre. On part à Cabalango, dans un petit village à côté de Cordoba. On est de suite accueilli par la belle-sœur de Dario qui nous avait réservé une maison dans son camping. Un camping de luxe donc, donnant sur une rivière. J’ai tout d’un coup l’impression d’être Pocahontas. On m’a dit qu’il y avait des loutres (« la loutre et le héron sont mes amis »), bref, je me fais une tresse et allons-y !
Non, mais sans rire, cet endroit était magnifique. La rivière était superbe. On traverse les champs et des bouts de rivière pour enfin arriver chez le frère de Dario, Jael, où se passait le mariage.
Une jolie maison, un immense terrain, et en bas du terrain, la même rivière. Cette fois, on dirait une piscine à débordement naturel, c’est hallucinant la nature. Dans le jardin, il y a des colibris qui viennent butiner de l’eau sucrée. C’est un défilé de colibris. C’est magique.
Un énorme asado nous attend, c’est sûr, on est en Argentine. Je dois vous avouer que toute cette viande me faisait un peu tourner de l’œil, mais je ne regarde pas et fais bonne figure. Des amis, des amis, de la famille, il y avait beaucoup de monde. Les mariés ont planté un arbre pour la Pachamama et se sont dit des discours magnifiques qui m’ont évidemment fait pleurer, mais surtout fait croire encore à l’amour. C’était émouvant, c’était beau. On a eu droit à un spectacle, par « La Tite », un personnage tout droit sorti d’Almodovar. À la fois drôle, révolutionnaire, engagé et plein de talent. Un cabaret à la campagne. S’est enchaîné, un magicien, puis deux guitaristes façon Estopa. Un pur moment. Des vrais souvenirs magiques. On avait l’impression de faire partie de la famille. C’était de vrais beaux moments.
Mon père, j’ai pêché
Le frère de Baptou est un passionné de pêche. La pêche en Argentine est apparement quelque chose de réputé. Nous avons donc loué une voiture pour partir à l’aventure. Arrivés là-bas, nous avions des cabanes qui donnaient sur la rivière où nous allions pêcher le lendemain. Cabane partagée avec Marion et Clovis bien sûr, mais aussi Dario, Yannick et deux des nièces de Dario. C’est ça l’Argentine, on partage tout. Tout le monde boit dans le même verre, à la même « bombilla » (paille) de maté. Ce côté convivial est très agréable et fait directement penser qu’on fait juste partie d’un ensemble.
Le lendemain, réveil à 5 heures du matin pour aller pêcher, quelle drôle d’idée ! M’enfin, je suis la troupe, n’ayant jamais tenu une canne de ma vie j’avais un peu peur de tuer tout le monde avec ce truc, mais bon. Le temps était parfait, il faisait beau, et je me suis vite prise au jeu. Nous étions tous les 4 dans une barque, avec notre guide, Chila. Un moment hors du temps, sans heure, sans portable, on était juste là.
J’ai pêché en tout 5 poissons, et je trouve ça quand même pas mal pour une première fois. Tout le monde a pêché dans la barque, on a ri, parlé entre nous, parlé avec le guide, profité du moment. Bref, encore un moment fou. Après avoir mangé nos poissons le midi, on est reparti à nos cabanes. Sur la route, personne n’a rien dit, comme si on réalisait tous, le moment que l’on venait de passer. Encore un moment qui restera gravé. Et en plus, j’ai adoré pêcher !
Merci les amis
Ces quinze jours étaient un peu hors du temps. On a tellement profité. J’ai tellement aimé tout ce que j’ai partagé avec eux. Parfois, on doute. Avant l’arrivée, deux semaines, cela peut être long si finalement on n’est pas sur la même longueur d’onde. On était déjà parti ensemble, mais pas plus de quatre jours. Et leurs amis, comment vont-ils être ? Et bien, je ne pouvais pas rêver mieux.
Car, grâce à leur venue, on a vécu quinze jours de folie. Une semaine sans wifi, qu’est ce que ça fait du bien. On est juste là, eux, nous, la Pachamama et voilà. On a passé des caps, on s’est rapproché. Mais surtout, je les aime encore plus. Merci à eux de nous avoir fait vivre tout ça. Et merci à Yannick et Dario de nous avoir fait sentir comme en famille. Merci la vie qui a fait qu’on a pu se rapprocher.
La tristesse que j’ai ressentie quand ils sont partis me fait dire à quel point ils sont rentrés dans mon cœur, mais surtout qu’ils ne sont pas près d’en sortir.