Le départ
En juin dernier, on a rempli un sac à dos de fringues, quelques médicaments, une paire de chaussures, des photos de famille, un cube porte-bonheur et on est partis à l’aventure. On est partis avec un billet aller, sans savoir combien de temps on partait. On est partis sans savoir où on allait, on atterrissait à Cancùn après, on allait improviser.
En juin dernier, les sentiments se mélangeaient. Il y en avait plein, entre excitation et peur, entre tristesse et joie, entre bonheur et appréhension. On a sauté le pas.
Cela fait maintenant un mois qu’on est rentrés, et ce que je peux dire, c’est que pour moi, on l’a réussi.
On a réussi le voyage qu’on voulait faire, à notre façon. Comme Baptou dit souvent dans ses textes, il y a autant de voyages que de voyageurs. Mais pour nous, on a réalisé ce dont on avait envie.
L’appréhension
Le voyage commence avec une appréhension bien présente, une appréhension qui arrive à te retourner la tête en te disant que tu as peut-être tort de faire ça. Une appréhension qu’il faut surmonter pour te dire que tout va bien se passer. Parce que quand l’appréhension fait ami-ami avec la peur, c’est là que tout peut basculer et que le voyage peut devenir un calvaire plutôt qu’un plaisir.
Mais c’est cette appréhension qui fait que tu n’as pas envie de prendre de risque non plus. Premier pays : le Mexique. Un pays réputé pour sa violence, et sa pauvreté malheureusement. Alors quand un Mexicain te dit de ne pas aller dans tel quartier car même les taxis refusent de t’y amener, tu n’y vas pas.
C’est ce qu’on a fait : se laisser porter par notre instinct, écouter les conseils des gens du coin, avoir confiance en l’autre. C’est comme ça que nous avons eu la chance de n’avoir aucune galère, aucun vol, aucun moment où on peut regretter d’être partis. L’appréhension est finalement un bon sentiment, il m’a accompagnée au début, était bien présent, puis il m’a suivie en s’éteignant petit à petit pour laisser place uniquement au bonheur…
Le bonheur
Le bonheur est un sentiment de joie, jusque-là je ne vous apprends rien. Mais le bonheur est ce sentiment que l’on doit amener avec nous partout. C’est lui qui nous fait profiter de la situation. Le bonheur, il est présent quand on rencontre des gens, il est présent lorsqu’on on découvre des lieux et il est présent dans notre vie, souvent. C’est lui que j’affectionne le plus. Il a été présent tout le long de mon voyage.
Dans les moments de partage, au Mexique avec Manuel, Maria, la petite dame du rbnb dont j’ai oublié le nom mais qui a pris soin de me faire plein de petites tisanes pour soigner ma « tourista », ma brodeuse, les tisseuses, Marco, notre coup de cœur de ce voyage, et bien entendu notre famille chouchou les Quevala qu’on espère accueillir très bientôt à Toulouse.
Dans les rencontres au Guatemala, des brodeuses et des tisseuses encore, la famille des « goutatou », les hôtes de l’hôtel, les taxis adorables, tous ces moments avec ces gens que je ne reverrai sans doute jamais et dont je n’ai retenu qu’un prénom sur deux mais qui ont fait partie du voyage à leur manière, pour nous apporter une anecdote, un sourire ou un conseil.
En Colombie, l’accueil incroyable de la famille de Sarah, et ses amis, le vendeur de café de Guatapé, qui chaque jour, nous redécouvrait tel Dori dans Nemo, Pierre-Jean et Élodie (?), Pavel, l’allemand yogiste.
Au Pérou avec Roxana, Marie et Nicolas, ma brodeuse de Colca, les tisseuses de Cusco, la surprise trop chouette de rencontrer Margaux et Marine, nos guides du Machu Pichu qui nous ont régalés avec leur humour, Jami, la guide de nos amis avec qui on a passé un super moment.
En Bolivie, notre hôte de Copacabana qui nous a donné de super conseils, la dirigeante du musée textile de la Paz et sa passion pour cet art, toutes les rencontres au Salar.
Et en Argentine où la liste est super longue, avec la famille de Dario, Yannick, Clovis et Marion qui nous ont fait le bonheur de venir, Oscar, Hugo, et j’en oublie plein parce que les Argentins ont vraiment été un coup de cœur…
Bref, tous ces gens qui nous ont procuré du bonheur à l’état pur et ça, c’était bon.
La tristesse
Pendant un voyage, tout n’est pas tout rose. Il y a des endroits où l’on ne se sent pas bien, il y a des lieux que l’on n’aime pas, il y a des confrontations avec des situations inhabituelles qui nous donnent juste envie de pleurer. C’est dans ces situations que, pour ma part, la tristesse fait surface. Le manque de la famille et des amis étant présent tout le long, il se fait ressentir encore plus à ces moments-là. Cela peut aussi être des dates importantes que l’on loupe, et sur le moment, c’est la culpabilité qui se mélange avec la tristesse.
Les grandes vacances en famille, l’anniversaire de ma sœur, de ma meilleure amie, de mon père, et puis il y a Noël, un moment de l’année que j’adore particulièrement, alors être loin est compliqué. Heureusement, la nouvelle technologie fait qu’on peut s’appeler régulièrement, mais derrière un écran, ce n’est pas quand même pas pareil, alors la tristesse est bien présente.
L’amour
La tristesse et le manque font partie du jeu, mais ils sont mis à l’oubli par l’amour. Partir en couple est délicat, c’est tester son couple, le mettre en danger. C’est être ensemble 24h/24h, sans répit. C’est être ensemble dans les moments de galère, dans les moments de tristesse et bien entendu, dans les moments de bonheur. Mais dans les moments de bonheur, tout est simple, la vie est belle. C’est d’arriver à se soutenir dans les moments de tristesse qui est compliqué. Ne pas faire culpabiliser l’autre d’être parti, arriver à se soutenir dans tous les moments, c’est ce qu’on a réussi à faire.
Pour moi, Baptiste a été un pilier, mon pilier. Il a su être toujours à la hauteur dans ces moments, toujours présent quand il sentait que j’avais un coup de mou. Il a su rebondir, me faire rire, être là tout en étant lui, il n’a pas joué de rôle. Nous ne sommes pas partis pour fuir, on aimait notre vie, mais notre vie amoureuse, on l’a mise en danger. J’avoue que j’en avais un peu peur au début, lui, non. Et le fait de n’avoir jamais douté est une force qu’il a su me transmettre. Il a su me faire me dépasser, il a toujours su trouver les mots, et le partage était beau.
Je pense qu’on revient plus soudés et amoureux que jamais. Un voyage réussi du début à la fin, pour nous, qui avons découvert que nous pouvions le faire. Ce n’est que le début d’une nouvelle aventure. On repartira, soyez-en sûr. Moins longtemps, mais plus intensément. Nous n’avons vu qu’uneinfime partie de ce monde qui nous réserve de merveilleuses surprises.