Nous avons quitté Tuxtla Guitirrez sans aucun regret car la ville ne nous a pas beaucoup plu. Heureusement nous avions des logeurs super qui nous ont permis de partager des beaux moments. Ils nous ont permis d’apprécier la téquila et de commencer à échanger en Espagnol. Les aurevoirs ont été plus durs qu’on ne le pensait, mais ce n’est pas un adieu. On quitte donc Tuxtla pour San Cristobal. J’ai entendu beaucoup de bien sur cette ville. Mais plus le voyage avance et plus j’apprends à me faire mon propre avis. Comme dit souvent une personne que j’aime profondément : « qui s’attend au pire, n’est jamais déçu ». Voyager avec cette citation en tête aide à passer cap par cap les différents ressentis. Les surprises sont plus grandes et les déceptions le sont moins. C’est tout l’avantage.
Arrivés à San Cristobal, le coup de cœur opère dès les premières minutes. Entourée de montagne, cette ville à 2200 m d’altitude nous épate. Tant par ses couleurs que par sa beauté. C’est une ville propre où l’on se sent bien et très vite à l’aise.
Le premier contact
Je sais ce que je veux : découvrir les techniques de couture d’ici. Le soir de notre arrivée, nous allons au marché. Devant l’église, tous les soirs, à partir de 18 heures, s’installe un marché. Des draps posés par terre avec des dizaines de vêtements brodés à vendre. J’en prends plein les yeux. Je ne sais plus où donner de la tête. Je m’arrête à un stand pour demander aux vendeuses si les broderies sont faites mains. Elles me répondent que oui.
Il n’y a que la fille qui parle parce que la mère ne parle que le Tzotil (un dialecte maya). Gentille, elle me dit que sa sœur aînée a une œuvre en cour. Je lui explique que j’aimerai découvrir leurs techniques de couture. Sa grande sœur sort son œuvre. Et elle me fait une démonstration de broderie. Un pétale de fleur cousu à une vitesse incroyable avec une rapidité et une sûreté dans le geste qui m’épate. Je lui demande si elle serait d’accord pour me donner un cour. Elle hésite. Je lui explique que je pars à Palenque pour 3 jours et que je reviens me poser une semaine ici. Je ne lui mets pas la pression et je lui dis que je repasserai.
Les retrouvailles
Comme convenu, je retourne voir ma brodeuse. J’ai une boule au ventre. J’ai peur qu’elle me dise non. J’ai tellement envie d’apprendre. Je lui demande si elle me reconnaît. Elle hésite, puis me dit oui, « la française qui veut coudre ». Elle me dit qu’elle a un nouvel ouvrage en cour. Elle s’assoit à côté de moi et me montre un point. Tout en me disant « c’est très simple ». Puis, elle me donne l’aiguille. Je suis sur le marché de San Cristobal en train de coudre avec une brodeuse de San Juan Chamula. Un rêve commence à se réaliser. Je pense qu’elle voit ma volonté d’apprendre car elle accepte de me donner un cours. Rendez-vous demain à 12h sur la place de San Cristobal. Ici, on coud partout, pas besoin d’atelier, la rue est à nous.
Le rendez-vous
Je l’attends toute seule. J’appréhende et j’ai hâte en même temps. Apprendre la broderie et les différentes techniques m’a toujours attirée. Donner des cours était ma profession, à moi d’en prendre maintenant. Tous les travaux de couture sont intéressants. Elle, n’est pas formatrice, mais accepte malgré tout de me donner un cours en pensant que j’étais totalement débutante. Elle arrive, sa fille de 3 ans dans les bras. Je la suit, on va coudre…
La surprise partagée
Toutes les deux assises sur les marches d’un musée. Il se trouve qu’elle est très pédagogue. C’est une experte en broderie qui est en train de m’enseigner son art. Il existe tellement de points de broderie que je pourrai apprendre à coudre toute ma vie. Savoir coudre, je le sais. Elle s’en rend compte, et m’apprend donc tous les points qu’elle connaît. Une formation couture inespérée pour moi, française perdue au Chiapas, au Mexique.
L’art enseigné
Apprendre à coudre est une chose, comprendre les points de couture en est une autre. Mais je suis une fan de travaux manuels et ses explications sont très claires. Elle a pour seul accessoire de couture du fil à coudre, des aiguilles et un petit ciseaux rempli de scotch. J’oublie ma machine et me concentre sur « coudre à la main ». Ici, toutes les femmes sont couturières, tout le monde sait coudre. Mais elle est heureuse de voir une française coudre, et ne s’imagine pas à quel point je suis heureuse de recevoir son enseignement. Des cours de couture, j’en ai donné, mais là c’était bien plus. Plus de 3h passées ensemble, à coudre, broder, partager, échanger.
L’échange a marché
J’avais pris mon matériel de couture pour lui montrer ce qu’on utilisait. J’avais l’impression de faire partie des brodeuses et pas d’avoir juste mon petit blog couture. C’est autre chose que le point de croix. Un atelier de couture hors norme, donné par une brodeuse Mexicaine. Cristina, 26 ans, qui coud depuis l’âge de 6 ans. Ici, toutes les femmes brodent sur tout, housse de coussin, casquette, et surtout blouse et tee-shirt, peu importe le tissu, rien ne les arrête. Elles savent coudre sur tous les supports. Elles n’utilisent pas de patrons de couture, font tout au feeling, l’artisanat le plus total. Et ça rend bien, vraiment. La création de vêtement sans patron, pour moi qui ai appris la couture en cours, ça me paraissait impossible. Et pourtant, c’est beau et ça tombe bien.
Pas de surjeteuse, c’est une modéliste sans le savoir. Ce fut le meilleur stage de couture de ma vie. C’est mon projet professionnel, et je suis en train d’y arriver. C’est beau.
Waaa ça a l’air magnifique ! Tu as du être hypnotisée, autant que je le suis devant ta vidéo.
Tu feras partager les photos de tes ouvrages futurs 😉
Oui, j’étais hypnotisé c’est le mot. Je partagerai tout c’est promis ! Merci de me suivre ma petite Tiffanie !
Ravie de voir que tu en prends pleins les yeux, profites bien de ces belles rencontres! ❤
Merci Marion ! Je pense fort à toi ici !
Pingback: Mon voyage au Mexique - EN COUTURE SIMONE !
que de souvenirs ! ces contrées sont magnifiques et les traditions si importantes. les gens partagent, vous devez vous régaler à apprendre et à transmettre. nous sommes heureuses pour vous ! profitez bien ! on vous suit pas à pas ;-)) On vous embrasse ! Jade, Charlotte et nathalie
Bravo Margot pour ce super Blog plein de couleur…et d’expériences magiques !!! Je t’envie profites en bien !
Aussi les collègues de Péri te souhaitent plein de bonheur au travers de toutes ces expériences…
Tu nous raconteras tout ça dés ton retour. 🙂 ( on a à apprendre des techniques des autres pays )
Des bises Sylvie Boutinet
Merci de me suivre, c’est touchant ! Je pense à vous d’ici, bonne rentrée à toutes les 3 🙂
C’est chouette de savoir que vous voyez tout ça ! Je viendrai vous montrer toute mes trouvailles à mon retour !
Bonne rentrée à toutes à Gabriel Péri !
Bonjour, je m’appelle Pascale, bravo pour vos petits reportages. Je travaille sur des co créations avec divers villages d’Oaxaca et du Chiapas depuis 2011. Où habitez vous en France?
Je vous laisse mes coordonnées si vous souhaitez me contacter.
0682486204
Bonne journée
Pascale
Bonjour, j’habite Toulouse.
Vous avez un site internet ?